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L’origine de St Evroult vient du moine fondateur de la première abbaye d’Ouche au 7ème siècle. Né dans une famille d’aristocrate du Bessin vers 626, il occupa de hautes fonctions dans le royaume de Childéric II. Il s’engagea dans la vie monacale et avec trois compagnons il voulut fonder un ermitage. Ils s’arrêtèrent d’abord à Montfort (St Evroult) mais l’endroit trop passagé ne convint pas à la solitude qu’il recherchait.

Il décida de s’enfoncer dans la forêt d’Ouche et s’installa près de la source de la Charentonne pour édifier son ermitage. La communauté prospèra rapidement et St Evroult convertit beaucoup de brigands à la religion. Sa vertu était si grande qu’il fonda plusieurs monastères pour ses disciples. Il mourut à l’âge de 80 ans le 29 décembre 706.

 

 

Statue de ST EVROULT et un mendiant dans le choeur de l’église actuelleAprès sa mort, la vie du monastère entre le VIIIè et le Xè siècle reste une période obscure avec les invasions normandes, les pillages font que le cloître est voué à la disparition.

Au milieu du XIè, l’endroit renaît de ses cendres. Vers 1050, des nobles d’Echauffour, Guillaume de Giroie, ses neveux Robert et Hugues de Grandmesnil restaurent l’Abbaye. Leur projet trop ambitieux, reste en suspens pendant sept ans.

De 1061 à 1066 l’Abbé Osbern confie les travaux à Richard d’Henricourt, puis l’Abbé Mainier termine les travaux vers 1089.

De cette période jusqu’au début du XIIIè plusieurs autels sont édifiés. La prospérité est telle que l’on n’hésite pas à reconstruire entièrement l’abbaye. Ces travaux commencent vers 1231 pour se terminer vers 1284 (les ruines actuelles datent de cette époque).

 

Cet édifice représente une croix latine

 

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L’Abbaye faisait 97 mètres de long, 33 mètres de large, sa hauteur maximum 33 mètres (la tour lanterne à peine terminée est renversée par une tempête. Sa reconstruction sera très rapide car la richesse et la prospérité pendant cette période est grandiose).

A l’époque les moines construisent, aussi tous les bâtiments attenants.
Une porterie, un dortoir, un réfectoire, une infirmerie, une salle capitulaire, un cloître, un logis abbatial, une grange et un enclos abbatial.

 

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Au XIVè siècle commence le temps du déclin car l’abbaye est affectée par la guerre de cent ans. Les moines fuient vers Falaise. En 1374, ils reviennent et fortifient le site. Le monastère retrouve un certain calme.

En 1440 et 1450, elle est à nouveau saccagée lors de conflits. Après cette période, les abbés essayent de panser les blessures de l’Abbaye, mais leurs efforts ne suffissent pas à enrayer la décadence du monastère. En 1484, l’Abbaye tombe sous la "commende" (personne qui ne réside pas sur place mais qui en touche les revenus).

En 1588, à l’occasion de la guerre de religion, l’Abbaye est incendiée par le seigneur d’Echauffour. Au XVIIè siècle, les mauristes s’emploient à relever les ruines. La restauration du cloître débute, puis la bibliothèque et les dortoirs. Malgré cela les batiments conventuels menacent de s’effondrer.

En 1727, un incendie endommage dortoirs et bibliothèque. L’église est en piteuse état. Petit à petit l’Abbaye se dégrade, les intempéries minent les maçonneries et en mars 1802 la tour lanterne s’écroule entrainant dans sa chute le transept.

À partir de cette époque l’endroit sert de carrière. Il faut attendre 1936 pour que les pillages s’arrêtent, date à laquelle les ruines sont classées par les Monuments historiques.

En 1966, le nettoyage du site marque l’arrêt définitif des destructions et la remise en valeur du site. D’énormes travaux de débroussaillage, de déblaiement et de restauration ont lieu entre 1970 et 1973.

En 1998 et 1999 des fouilles archéologiques sont réalisées par l’Association Hérouville Jeunes qui a permis de mieux comprendre la vie de ce lieu historique.